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Art à l'Ecole à Pierre de Lune

8 avril 2015

Communiquer par la danse - ISND

Projet danse à l'ISND, en 1e année primaire

Mené par maria Eugenia Lopez, danseuse, dans la classe d'Anouchka Drouart.

Petite Carte postale par Caroline Cornelis

 

"Voici comme promis quelques notes sur l'atelier, un peu comme une carte postale. C'est du brut mais ça laisse une trace…

 

Lignes droites et croix de couleurs se couchent sur le sol

Du bleu, du rouge, du noir

Petites et grandes

Eparpillées

Tu regardes l'espace se construire attentif et curieux

Avec hâte de découvrir ce nouveau jeu 

Les lignes sont droites mais tu fais des courbes

 

Je remarque que danser fait parler car maintenant, tous assis, j'entends le silence

Peut-être que bientôt tu arriveras à danser le silence….

 

De couleurs à couleurs

De points en points

Tu dessines l'espace

Tu cherches ton chemin, celui qui découpe et trace ces courbes, ces nouveaux espaces

Un serpent…

2 corps tout à coup se partagent un point, une couleur.

Emotion pour moi de voir 2 corps se rapprocher, jouer de la proximité.

 

Petits pas rapides qui cherchent

Petits pas rapides qui trouvent leur maison

Petits pas rapides qui se perdent

Et maintenant??? Très très très lentement

 

Je ne vois plus rien, j'entends beaucoup de bruit

Pas vous?

 

Pause

 

Petits pieds qui courent pour enlever les chaussures

On écoute

 

Offrir une partie du corps

Magie d'un coude qui se colle à l'oreille, d'un ventre qui rencontre une tête 

Ca doit chatouiller ses cheveux qui se posent sur ta joue

 

Je souris

Je me dis

L'atelier est  le seul endroit ou tu peux mettre ton pied sur la tête d'un copain sans te faire gronder

 

 

 

A bientôt

 

Caroline

 

 

 

 

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8 avril 2015

Mon corps, ma danse, ma pensée... Ecole 6 de Schaerbeek

Un projet danse et philo, classe de 6e primaire

Mené par Federica Antonelli, danseuse et Lauranne Winant, philosophe, dans la classe de Laura Mouligneau.

Carte postale de l'atelier par Caroline Cornelis.

 

"Voici comme promis les quelques mots griffonnés sur mon carnet pendant l'atelier.

Déjà merci de m'avoir accueillie aussi bien, l'atmosphère de travail était pleine de délicatesse.

Je n'essaie pas de faire un texte avec tous ça, ce sont justes des impressions, des mots pris au vol…

 

Tiens il pleut dans la salle

Et je me demande...Pourrions  nous danser la pluie??

 

Tu attrapes le ciel

Entre gestes moelleux et dynamiques

 

Regards parfois inquiets

 

Tu te places silencieux

Tu essaies

Tu recommences

 

De profil, les genoux pointés vers le ciel…Encore le ciel…

Des dos étirés

Des traversées de corps tournent, se repoussent

Ils avancent

Ils habitent cet espace curieux, ondulant comme une vague

Je me dis: ils sont les vagues

 

A l'écoute

Tu regardes les autres

Tu applaudis, tu encourages

Tu cherches dans ton corps ce que veut dire "prendre le temps de faire et de sentir"

 

Peut-être que tu découvres simplement que c'est chouette de tourner sur les fesses et de suspendre sa jambe dans le ciel

 

Timidité aujourd'hui?

S'accrocher au sol avec ses pieds ou autre chose d'ailleurs

Trouver l'ancrage

 

Puis recommencer

 

Habiter son corps!!

Regards suspects et interrogateurs

On comprendras certainement plus tard

 

Tu fais des lignes avec ton corps, on pourrait dire que tu ""géométrises" l'espace mais là j'invente des mots…Comme on invente des mouvements…

Je remarque que quand c'est vraiment une ligne, que je la reconnais

Quelque chose se passe

Le mouvement est juste et c'est magique

Et les lignes deviennent volume..

 

Et moi, spectatrice aujourd'hui je me demande si on ne pourrait pas faire aussi des lignes en circulant dans l'espace ou alors lancer le mouvement puis s'arrêter et faire une ligne suspendue ou alors tout faire en même temps juste pour voir

 

Lancer le mouvement

Tempête, tonnerre, éclat, éclater

Eclater de rire

S'élancer, prendre du plaisir

 

Et moi spectatrice je prends l'espace avec vous

 

 

Voilà c'est tout et déjà beaucoup dans ce que j'ai vu, bon voyage en danse…

 

Bises à tous et merci aux enfants"

 

Caroline

8 avril 2015

Slam à l'IND

Un projet Slam mené par Antonin del Hage dit Tonino et Gaspard Herblot, dans 4 classes de l'IND en 2e secondaire

Carte postale par Claire Gatineau, février 2015

 

"Une semaine, une semaine pour…

Pourquoi ?

Le savez-vous au premier jour ?

Ecrire…

Partager sur une scène  les mots choisis, ce qui se cache derrière, ce qui se met avec, ce qu’ils portent, ce qu’ils disent, ce qui vibre de vous en eux

Et pourquoi faire ?

Et ces personnes nouvelles que vous voyez pour la première fois, qui viennent dans l’école, que veulent-elles de vous ?

Des rythmes

Quoi des rythmes ?

Mardi

9 heures

Anderlecht

vous êtes 30

un grand groupe

vous êtes debout

je vous observe assise à l’extérieur du cercle

vos pieds tapent le sol, en 4 temps

puis les mains claquent entre elles à leur tour

grands, petits, vous êtes de toutes les tailles

 

- C’est compliqué pour tout le monde ! Mais ça va vous être très utile quand on va travailler le rap !


Les petits sont rapides, les grands hésitent, les filles sont concentrées, tous en cercle.

 

- On a presque fini le tour !

 

Les visages sourient et tout le groupe reprend le rythme.

Puis les bouches se préparent, les muscles de la bouche, les filles hésitent.

Des tchikitchikitchikitchiki, et avec les lèvres, des sons comme des balles de tennis

des langues qui claquent comme des gouttes de pluie

et d’autres qui se décollent du palais en faisant toc

l’air siffle en sortant de tes poumons et tu chasses un chat, psch psch ,

et puis tu dis S en inspirant, et tu finis par un K

Essaye, essaye, essaye quand même…

 

Changement de décors, une partie d’entre vous quitte la boutique culturelle pour retrouver la feuille et les mots à l’école. Dehors le bruit des enfants dans la cour.

 

Dans le grenier, vous formez un cercle à nouveau mais un cercle d’écrivains.

- Qu’est-ce que j’ai vraiment envie de dire ? C’est vous qui devez faire des choix.

Vous rejoignez les tables, les trousses et les feuilles.

 

- Monsieur !

- Comment il s’appelle déjà ?

- Gaspard.

 

Maman pour moi t’es la plus belle

Pour moi t’es une guerrière

 

Je me promène de table en table.

 

- Je m’appelle Christian, je suis toujours méchant

- Ecris les rimes avec an

- Christian, éléphant, ramadan…

- Je ne suis pas un éléphant, je fais le ramadan

- Attends attends, je vais le mettre !

Amin est inspiré. Ça papotte, ça échange entre poètes autour de la table.

- Moi je préfère avoir un paquet de riz qu’une Ferrari

- T’as mis éléphant ?

- Mais non, je veux pas mettre éléphant !

- Et t’écris quoi ?

- Je m’appelle Christian, ma maman m’a toujours dit

tu grandiras avec le temps

mais pour l’instant, je suis qu’un enfant.

 

Je me ballade entre vos mots.

 

Tu m’as laché la main, reviens juste une fois

S’il te plait, s’il te plait grand-père.

 

- Vous savez continuer ?

- Euh… je suis pas sure de quelques phrases.

 

Je chante en rappant

Pour dire le sentiment

Je fais du chant sans instrument

 

Toi tu écris seul à ta table et cherchant tes mots tu danses sur ta chaise.

 

- Heureuse et malheureuse, non, non…

- Heureuse et

- Heureuse et triste

- Je pars avec toi,

virgule…

 

Je vais voir celui qui danse en écrivant.

 

J’ai deux poumons.

J’ai un tee shirt à la tête et une carotte en Espagne

et je travaille la lettre.

 

- Et ce texte là, est-ce que tu as envie de le partager ? Parce que c’est très personnel. Tu l’as écrit pour toi, mais est-ce que tu as envie tout à l’heure de le lire devant tous les garçons et les filles de la classe ? Moi quand tu m’as lu ce texte, j’ai eu envie de pleurer. Ce qui est difficile, c’est qu’il faut parfois prendre de la distance.

 

Je change de groupe et retourne à la boutique culturelle.

Autre classe, autre énergie

 

Quoi que tu fasses tu seras toujours critiqué dans la vie

On parle sans savoir ce qu’on dit

 

Mais faut pas oublier qu’on a le même dieu

Que faut bien vivre ensemble pour bien connaître les autres

 

3 filles, téléphones en option, lisent leurs textes sur les petits écrans.

- Et moi je dis ça ? demande l’une d’entre vous.

Le soir, vous avez continué à écrire, à vous écrire, sur vos téléphones, correspondance à trois, la nuit, à distance.

 

Pendant ce temps, Tonino avance avec un autre poète.

 

- C’est qui elle ?

- Une fille

- Moi j’étais seul, elle est venue de nulle part. On dirait que c’est de la mort dont tu parles. On a l’impression qu’elle est venue te cueillir la mort. Essaye de réfléchir un peu. Qu’est-ce qui a pris ton cœur mon grand ?

- Une fille.

- Réfléchis, prends le temps de réfléchir. Mets toi sur la voix avec une rime.

 

Chacun bataille et ça ferraille, chacun avec ses mots, chacun avec son histoire.

 

C’était difficile de quitter ma famille et mes amis mais bon je suis venue en Belgique pour me battre et pour réussir plus tard, c’est comme ça dans la vie. Il y a des choses à surmonter.

 

- Entraine-toi à le dire à haute voix, d’accord ?

 

Ecrire, chercher, fouiller

- On n’a pas été sur internet, on l’a inventé nous-même !

Se disperser, se reconcentrer.

 

J’ai pas de potos, ma maison c’est le quartier

On vit dans un monde de trahison

J’aurais tant rêvé d’être avec toi

Roi Papa.

 

Comment approcher de ce que l’on veut dire ?

 

Le sommeil parti

3 petites princesses

 

- Ce que vous écrivez, vous l’adressez directement

J’encaisse, j’observe, je dis non, mais je retiens

Adressez-le ! Adressez-le et que ça percute !

 

Je vous quitte.

 

Jeudi.  C’est autre chose.

Jeudi, deux autres classes

Lundi mardi mercredi jeudi

La semaine entière moins 1

 

- Monsieur, j’ai rien compris !

- Ben justement j’ai encore rien dit !

 

La pression commence à monter.

Dans la boutique culturelle, une scène, des projecteurs et 4 micros.

 

- Est-ce que quelqu’un veut commencer ?

 

Trois filles se lèvent. Cachées derrière le rideau puis derrière leurs écharpes.

 

Je t’aime tellement que les mots ne sont plus suffisants

 

- Il y a des choses qui nous donnent des informations dont on n’a pas forcément besoin.

 

Vos main se glissent sous vos écharpes et vos écharpes remontent jusqu’à vos nez.

 

- On continue. Qui va passer ensuite ? Toi toute seule ?

 

Quand tu es avec elle son cœur se remplit de joie…

- Monsieur, j’ai oublié !

Stress

Mais peu à peu les mots s’adressent et les regards se lèvent.

 

Quand tu lui parles, des papillons dans le ventre

 

Tu sors, applaudissements.

 

- Moi je trouve que c’est déjà super mieux qu’hier, mais y a une sorte de ton un peu monotone.

 

Les nuances que tu donnes en chuchotant dans le micro.

 

Quand elle te voit, elle ne respecte plus la loi

 

- Varier quoi ? Le volume de la voix ?

- l’intonation !

- la vitesse !

 

T’as intérêt à faire ce que je veux

Sinon il n’a pas de nous deux

 

- Comment on chasse un chat ? Comment on dit bonjour au directeur de l’école le matin ? Selon ce qu’on dit, on change d’intonation. Vous avez déjà été en colère contre quelqu’un ?

 

Dans l’amour il faut accorder le bonheur, la ferveur et la peur

 

- Prenez vos épaules et laissez-les tomber. Respirez, inspirez ensemble.

 

Et si jamais tu me donnes de la souffrance

Tu ne mériteras jamais ma confiance

 

3 filles sortent de scène, et toi tu veux venir tout seul.

 

- Je peux prendre mon texte ? Parce que j’ai mis comment je dois dire les phrases dessus.

 

Imrame. Tu prends le micro. Tu as ce courage.

 

- Fais-toi confiance. Quand tu veux.

 

Briser mon être je ne le ferai pas

Je construis ma vie ici bas

Et ces mots un peu plus tard

 

Son âme est pure comme la lumière

 

Applaudissements.

 

- C’est chouette ce que tu fais avec ton regard.

- J’essaye de regarder les gens.

- Tu es un peu dans les nuages.

 

Puis, vous rentrez, 3 garçons.

 

Quand je stress, j’ai envie de me calmer

Quand j’ai envie de me calmer, j’ai envie de dormir

Quand j’ai envie de dormir, J’ai envie d’être tranquille

 

Vous cherchez les bon micros, les grands, les petits

Rires

Tu croises les bras, tu mets tes mains derrière le dos, tu respires,

tu frottes tes mains sur ton jean, tension

 

Destination Neptune

 

- On est au cinéma là, on est entrain de voir un film. On reprend du début ?

 

Nous allons quitter la base aérienne

 

- Je sais que t’as peur, je sais que c’est stressant, mais essaye de prendre le temps.

 

Nous sommes dans la fusée

La fusée est confortable

Il y a trois frigos de luxe

 

- Qu’est-ce qui est différents ?

- On vole !

- Est-ce qu’on le voit dans le corps ?

 

Ici c’est notre place

Chez nos frère vénusiens

Ici on est tellement bien.

 

Trois filles relayent les 3 garçons.

 

Dans la rue, le bus, le train

Serons-nous un jour serein ?

 

3 garçons

 

Frapper, placer, tirer, marquer

 

La voix tremble et se cherche, mais elle se trouve.

 

- Tu peux prendre le micro et dire le texte de dos ?

 

Juin 2012, j’arrive du Niger

Avec mes parents et mon frère

 

Tu racontes le départ, tout ce que tu as quitté

Silence pour ceux qui écoutent

 

On est parti d’Afrique parce qu’il n’y pas beaucoup de métiers

 

Ici, en Belgique des fois

Je voudrais retourner au Niger

 

Ici, en Belgique j’aime l’école

 

- Qu’est-ce que vous avez ressenti ?

- De la tristesse.

 

Tiago tire et rate

Il récupère la balle

Retire et marque

 

- C’est bien comme ça !

 

Je vous quitte et rejoins l’autre groupe, salle de classe, tables, chaises, lumière du jour, clocher au loin, calme.

Qui êtes-vous ? Que vivez-vous ? Qu’avez-vous écrit ?

Jeudi après-midi. Dernière ligne droite. Respirations nerveuses.

 

-Est-ce qu’il y a quelqu’un qui veut ouvrir le bal ?

 

Grand silence. Pas facile de se lancer. Il en faut du courage. Le silence dure puis

 

- Oui, c’est bon, j’y vais moi…

- Ah ! Adil !

- Dahoud et Davide.

- 5 et 6

- 8, 9, 10, 11, 12, 12, 14 15, et où est le 16 éme ? Il me semble que j’ai cité tout le monde.

On va faire le tout dans l’ordre, d’une traite, comme ça on voit un peu ce que ça donne l’énergie de groupe. On se met un peu dans les conditions de demain. On essaye ? Moi je dis rien du tout, j’observe, je dis rien, dit Tonino.

 

Ma mère ma chérie je t’écris ce texte aujourd’hui

Pour te dire que je t’aime à la folie.

 

Et parfois, le stress bloque la mémoire.

 

- J’ai tout mélangé, j’y arrive pas.

 

Avec cette parole je te remercie

Mais combien de fois je t’ai dis que tu es ma vie.

 

Applaudissements, vous passez les uns après les autres

 

Ma sœur ma meilleure amie

La fille à qui je raconte toute ma vie

On s’aime sans se le dire

On se comprend juste avec un sourire

 

L’amour n’est pas toujours facile

Des jours ont rit, des jours on pleure

 

Tous les jours dans son paysage

Il en a marre de ne voir aucun visage

 

Je suis fatigué, je veux m’adapter

Mais il me faut de la volonté

 

Du courage

 

Quand je fabrique un objet je veux en refaire

Quand j’installe des parquets, je gère

 

Et toi en levant la tête

Tu l’as regardé et tu as craqué

 

Un amour de jeunesse qui la complète et qui la blesse

 

Du courage il en faut

 

Malgré que tu es encore un gosse

Pour moi tu accomplies ton rôle de boss

 

Être adolescent n’est pas une chose facile

 

Pour calmer la détresse, je te donne des caresses

 

De toucher tes lèvres était mon seul rêve

 

Dans ce monde les gens sont influencés

Par l’argent qui n’est qu’un bout de papier

 

Je souhaite le bonheur des gens

Rêver le monde, un autre monde

 

Premiers pas, premiers mots

Première claque, premier vol

 

- Qu’est-ce que vous avez pensé de vous ?

- Moi je l’ai pas bien fait.

- J’aimerais bien un peu plus de solidarité. Du respect, de la solidarité et de la confiance. On essaye de profiter de ce moment un maximum.

 

Demain, que sera demain ? Un jour différent.

Comment mettre du corps dans vos mots ? Comment les rendre vibrants ?

Qu’ils vibrent jusqu’aux autres ?

Être là, seul au milieu des autres, mais fort.

Et à quoi jouent tes mains qui trahissent ta nervosité ?

Comment assumer ?

Si l’on savait au moment où l’on crée que l’on est un trésor

Au moment où l’on est ?

Que ces mots sont forts

Que notre vie est précieuse ?

Et faire en sorte que nos mains puissent faire partie du même corps que nous ?

Non ?

Ah si…

tu pouvais voir en toi

nous pouvions voir en nous

Les trésors que les autres y voient

Ah si

Tu voyais ces trésors.

A vous observer, voilà ce que je me dis, longue méditation qui se poursuit longtemps après.

Et je repars, vous ayant écouté, avec cette confiance.

Vos mots sont des trésors."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 avril 2015

Voix dansées à l'Ecole 6 de Schaerbeek

Un projet danse et voix à l'Ecole N°6 de Schaerbeek, en 3e primaire

Mené par Morena Brindisi, danseuse et chanteuse, dans la classe de Roxane Ozpinar

Petite carte postale, par Caroline Cornelis.

 

"Comme un grand feu de joie qui marquerait le début de l'atelier…

Carte postale venue de loin, lancée avec la voix.

La parcourir sans voir

Ses bords, ses lignes, son architecture, sa surface

La carte postale

Petit rectangle aux frontières coupantes, aux coins pointus

Plate, linéaire, elle glisse dans la main

Raconter, observer par le toucher

En fermant les yeux

Décrire, écrire les mots entendus

3 ou 4, pas plus!

Et les dansez…

Aujourd'hui vous avez:

joué carte postale, décrit carte postale, chanté carte postale, dansé carte postale, rythmé carte postale, écouté carte postale..

Et moi j'ai voyagé au son de 

Chique chique hé paf

chique chique paf

hé paf"

Caroline

 

8 avril 2015

Cartes postales de la Saison 2014-2015

Les ateliers Art à l'Ecole se poursuivent, même si le blog n'a pas été nourri depuis quelques temps... ça file!

Voici plus loin quelques cartes postales écrites par Caroline Cornelis et Claire Gatineau, conseillères artistiques à Pierre de Lune. Elles reflètent ce processus magique et invisible qui court dans les veines des élèves, créateurs de mots, de mouvements, traces authentiques de jeunes, enfants, adolescents en devenir!

 

 

 

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11 juin 2012

Merci à la Cocof et à la FWB !

Tous les projets de Pierre de Lune sont soutenus par le programme « La Culture a de la Classe » de la Cocof et la Cellule Culture-Enseignement de la FWB.

11 juin 2012

Atelier Théâtre - Ecole N° 7 Arc-en-Ciel - Molenbeek Saint Jean

Claire Gatineau a glané des mots lors de la journée Emergences au Botanique

Présentation de l'atelier des 4e primaire - Valériane De Maerteleire et ...

Dans le cadre du projet "Ecrire et jouer sur le fil" - soutenu par le programme "La Culture a de la classe" de la Cocof.


 

- À partir de maintenant, c’est quand vous voulez

 

Quand je me glisse dans la salle vous êtes sur le point, j’ai de la chance, vous êtes sur le point d’enchaîner votre spectacle

vous êtes en ligne, en fond de plateau

 

Votre institutrice lance à travers la salle de la rotonde :

- Vous êtes beaux !

 

- Attention, fragile

 

Vous êtes en ligne face aux gradins

c’est impressionnant la scène

d’être face au public

au futur public

celui qu’on imagine et qui n’est pas encore là

après-demain, la prochaine fois, il sera là.

 

- Attention, fragile

 

Quand tu tombes quand tu te relèves, souvent tu tire sur ton pull.

 

- Attention, fragile

 

- Filou est un petit garçon, curieux et fragile

- Filou file dans ta chambre

- Fifi foule sa jambe

 

Vous connaissez votre histoire

vous changez de disposition, vous vous déplacez

vous prenez la parole

vous renouvelez sans cesse la scène

vous tracez votre histoire

vous avez inventé votre monde

vous le tracez avec facilité sous nos yeux

c’est à vous, c’est dans vos corps

dans votre monde, on porte des pantalons noirs

et des tee shirts verts ou bleus.

 

- Philippine se maquille comme une star

- Philippe Mouraux parle avec Barak Obama

 

- Sur le fil, fil de soie, fil à moi, fil à toi, Philosophie, Phylactère

 

Funambule

 

Puis vous volez

parce qu’il y a toujours un moment où il est bon de voler

c’est important de voler, du moins sur scène,

comme dans les rêves, c’est absolument indispensable

- Moi si j’étais une plume

 

Rencontre sur le fil

- Tiens-le jusqu’au bout Medhi, jusqu’au bout !

 

Et vous poursuivez

votre monde continue à se dessiner

long voyage

 

- Fil fragile, fil habile, regardez

 

Long voyage, grand paysage, associations de mots

dans votre monde on fait des traversées d’un scotch blanc à l’autre scotch blanc

on s’attrape au lasso

on s’évanouit, on meurt, on se relève

 

- Présentez-vous au public

 

Toujours sur le fil, au risque de tomber

face à face

s’enjamber

 

Grande chute encore

 

- Fil fragile mais attention, agile

 

Puis vous retournez au fond, la ligne de départ devient la ligne d’arrivée

vous avez terminé

 

- On va le refaire ?

 

Moi je file.

11 juin 2012

Atelier Conte - Sainte Ursule - 4e primaire

Claire Gatineau a glané des mots lors de la journée Emergences au Botanique

Présentation de l'atelier des 4e primaire - Marie-Noëlle Baquet et Yanneck Szyja

Dans le cadre du projet "Fragile" - soutenu par le programme "La Culture a de la classe" de la Cocof.


Mardi matin, gros sommeil

ou plutôt, sommeil insistant

vous entrez dans la salle et vous formez le cercle

- Je veux pas une pomme de terre, je veux un cercle !

 

tenter de se réveiller

le grand, le petit

- tout est grand !

le corps est grand !

le corps est grand !

8h30, le corps fait comme il peut

 

et la voix…

Ah, plein de ah

Oh, plein de oh

Uh, plein de uh

Ih

Shi

l’échauffement des conteurs et des conteuses, toutes voix mêlées

 

puis vous formés deux groupes pour la tempête

le groupe qui fait le son de la tempête

le groupe qui fait le mouvement de la tempête

petite mise en place en terrain connu

reste pourtant certains détails à préciser

 

- Madame ! Attila il écoute pas !

- Tu termines de faire ton lacet vite fait !

 

Ali qui dit Nuage

et vous qui répétez Nuage, Nuage, Nuage

 

le premier groupe, celui des sons, pétille, souffle, fait de ses corps une caisse de résonance, percussions

le second groupe, celui des mouvements vole dans tout l’espace, bras qui volent, course course, vous volez

vos bras volent

le groupe du son

le groupe du mouvement

la tempête baille un peu encore

vous êtes encore un peu endormis

 

- Bonjour jeune homme, comment t’appelles-tu ?

- Je m’appelle Chang

- Fais comme chez toi mais SURTOUT, NE REGARDE PAS LA TROISIEME RESERVE !!!!!!!

 

- C’est pas parce que vous ne parlez pas que vous n’êtes pas là

(indications fermes et douces)

 

- S’il trahit le secret, TOUT DISPARAÎT !

 

Salama poursuit : - Elle lui donne un mouchoir de soie, et, dans le mouchoir de soie, il y a quelque chose… et là, il voit ! …

 

un mot circule d’une bouche à une oreille, d’une autre bouche à une autre oreille, long voyage du mot au fil du cercle

le mot, minuscule, glisse, chuchoté de l’un à l’autre, jusqu’à ce qu’il éclate en fin de course

 

LE SOUS !

 

c’est un sous de rossignol !

 

- Vous avez déjà fait une grosse tempête, maintenant essayer de faire la petite tempête.

L’histoire se poursuit et les motifs se répètent

 

- Il marche, il marche, il marche, il marche, il marche, il marche, il marche, il marche,

il marche

le souffle

la tempête

 

- Il voit une chambre vide, avec un arbre et sur cet arbre, un rossignol chante

il bat des ailes et il s’envole

TOUT DISPARAÎT

il reste seul sur la montagne.

 

- Et à ce moment, qu’est-ce que vous faites ?

- On regarde avec nos yeux, on regarde tous l’oiseau qui s’envole

- Wahou !

- Non, pas de wahou !

- Pourquoi ?

- Parce que tout va disparaître !

- Alors on doit dire aïe aïe aïe !

- Non, non, il faut pas dire aïe aïe aïe. Où est votre bras gauche ? L’oiseau s’envole, vous levez le bras gauche, vos regards le suivent et le bol sonne.

 

- TOUT DISPARAÎT, tout d’un coup la maison disparaît, le voisin se retrouve tout seul au milieu de la montagne, au milieu de la montagne. Une maison disparaît.

 

Vous, vous n’avez pourtant pas disparus

vous sortez de la salle, en cercle sous la pluie fine, au milieu de la grande cour,

des gouttes d’eau sur tes lunettes et sur mes feuilles,

vous lancez vos voix, faites porter vos voix

- Le jeune homme coupe du bois.

- Cet oiseau ressemble à un diamant.

- Cette femme à une voix comme un oiseau.

Puis vous formez un autre cercle et préparez vos mains

1 2 3

vous jetez vos mains de l’extérieur vers l’intérieur en criant

et vous courrez vous mettre à l’abris.

11 juin 2012

Atelier Théâtre - Ecole N°7 - Arc-en-Ciel - Molenbeek St Jean

Claire Gatineau a glané des mots lors de la journée Emergences au Botanique

Présentation de l'atelier des 5e primaire - Marie Vennin et ...

Dans le cadre du projet "Ecrire et jouer sur le fil" - soutenu par le programme "La Culture a de la classe" de la Cocof.

 


 

29 mai

matinée au botanique

Avant-veille du grand jour

 

Marie est habillée de bleue et d’orange

sur la scène, aussi, plein de couleurs.

 

- Alors, est-ce que vous vous rappelez comment ça commence ?

 

Tous en scène, tous assis, journaux en main

 

- Ce qui serait chouette, c’est qu’on ne vous voit pas et que la musique commence

 

- À qui le tour ?

- Qui souffre le plus ?

- Moi, moi, moi ! 

 

Musique

vous courrez partout

mains en l’air

plume à l’attaque

 

- Nana, nunuche 

 

D’où viennent tous vos mots et toutes vos histoires ?

Vos voix sont fortes.

 

- Je courrais après le ballon comme un cheval et étais d’une agilité extraordinaire.

 

Musique classique

bulle et balais

carnaval et masques

femmes à lunettes.

 

- N’oubliez pas que c’est vous qui enchaînez

 

- Le romantismofen

- Ah bon, pourquoi pas

- Moi aussi je veux essayer le romantismofen

- À qui le tour ? 

 

Trou, brouille, embrouille

l’accident reste toujours possible

 

- Et si ça arrive ça, qu’est-ce qu’on fait ?

- On fait comme si de rien n’était

- Et on fait comme s’il ne s’était rien passé.

 

- Et comme ça doit être gai de faire rire le public

 

la colère

la tristesse

la peur

la joie

suivant !

 

Acteurs, actrices, vous menez le jeu

vous semblez n’avoir peur de rien

les scènes s’enchaînent

vous maîtrisez le temps

 

- Prendre un bol d’air, ça je sais faire

- On peut refaire ça, prendre une grande respiration tous ensemble ?

- Oh oui, rien que d’en parler, ça donne envie de me promener.

 

À la cueillette d’un grand bol d’air

 

- Où est votre chéri ? serait-il donc parti ?

- Depuis qu’il est parti je suis toute ramollie

- 3 câlins le matin, 1 douceur à 4 heures, des bisous

 

Envoyer des bisous au public

 

- À ce moment-là le public va vous applaudir

- Et comment vous pouvez être tous ensemble ?

- Chacun son tour ?

- Comment vous pouvez être ensemble ?

 

Vous saluez, tous ensemble puis l’un après l’autre

 

- Et après on va manger parce que …

- On va laisser ça comme ça maintenant et après le dîner on mettra nos costumes.

- Super !

 

Suspension du travail

pique-nique dans le parc, puis reprise et répétition générale.

 

5 juin 2012

Atelier Lecture Publique - CS Saint Adrien Val Duchesse

Claire Gatineau en visite à l'Atelier Lecture Publique de Guy Rombaux, Marie Chasles, Céline Stoquart - CS Saint-Adrien Val Duchesse - 3e secondaire

Projet Lecture Publique soutenu par la Cocof - La Culture a de la classe

Conseil: Catherine Simon


 

- Il nous reste une heure ¼ pour terminer, mais je vous rappelle que jusqu’à présent on n’a jamais réussi à faire dans une séance de travail le texte en entier.

 

- Allé, on se met tous en place

 

La rotonde, le Botanique, veille de la présentation, les tables, les chaises sont en place, éclairages

 

- Essayez de ranger vos feuilles sur la table

 

- P9, on est à « 3h42 »

 

« - Elle saigne

- qui saigne ?

- personne »

 

Vous êtes tous assis derrière la table, face à nous, face au texte

 

- Entre les phrases, là où y a un point, vous avez le temps, c’est vous qui avez le pouvoir. Quand vous êtes sur scène, n’ayez pas peur du silence.

 

« - C’est sans danger, c’est un bois.

- C’est sans danger un bois ? »

 

- En général, tout le monde, regardez vos partenaires.

- Je comprends pas, une fois vous nous demandez de regarder nos partenaires, une fois vous nous demandez de regarder devant, je suis pas multifonctions !

- Si, t’es multifonctions, ça change en fonction de la situation.

 

- C’est qui qui fait la suite des didascalies ?

 

« - Claire, ça alors !

- Je t’ai cherché partout »

 

« - Et puis comme tu n’arrivais pas, j’ai fait la fête tout seul, j’ai tout mangé, j’ai tout bu. »

 

Le bleu tape sur les tables et sur vos visages

la nuit

sur vos visages et sur vos mains

 

- « Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

 

Bruits de tonnerre, doigts sur la table

 

Bon vous voilà au bout

il reste juste tout à refaire, sans s’arrêter

juste, tout juste ça

 

- Allé, en coulisse, on y va et on attaque

- Ca va aller !

- Oh, calin général !

- Concentration !

- C’est la répétition générale !

- On pourra répéter demain matin ?

- Non !

- Vous êtes prêts ?

- Dans les coulisses, on vous entend terriblement

- Dans ½ heure, on aura fini

- Demain, y aura un noir aussi

- Je viendrai dire demain matin quand on peut y aller, je serai là et je te ferai un petit signe de là.

- La lumière bleue sur le plateau et tu avances

 

Vous entrez dans le bleu

le bleu de la nuit

vous vous asseyez.

 

« - Ben je pars à sa recherche, ainsi commence la nuit »

« - Allé, va te coucher maman »

« - J’ai très envie de danser avec vous »

« - Je suis super physiologiste »

«  - Moi j’ai lu que les mers allaient se mettre à bouillir »

 

Les mots d’un autre, La nuit, lire, prendre, attraper, se laisser guider par les mots d’un autre

la longue dérive dans la nuit

menée par un auteur

suivre le chemin indiqué

 

mais garder des forces

demain, c’est pour demain.

 

 

 

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